Le Cri de Nicolas Beuglet
Je suis ravie de marquer mon retour dans cette rubrique avec mon coup de coeur de la rentrée... Le Cri de Nicolas Beuglet.
Si je me suis laissé tenter par cette sortie littéraire de septembre, moi qui n'aime guère les rentrées littéraires ;-) , c'est tout d'abord parce que la quatrième de couv', en citant l'hôpital psychiatrique de Gaustad, le journalisme d'investigation, les dossiers secrets de la CIA mais aussi un fond réflexif dense (existence de la vie après la mort, entre autres) avait tout pour me séduire !
Ensuite, j'ai eu l'occasion d'échanger quelques mots sur les réseaux sociaux avec l'auteur qui m'a paru très sympathique et proche de ses lecteurs.
Alors, j'ai sauté le pas et me suis procuré, dès sa sortie le 8 septembre, le nouveau thriller de la maison XO dont j'apprécie habituellement les titres.
Je ne vous cacherais pas que je redoutais pourtant la déception... Quand on retrouve dans le résumé éditeur autant d'éléments qui nous passionnent, autant dire que l'on espère beaucoup du contenu et, j'attendais l'auteur au tournant !!! ;-)
Avant d'aller plus loin et pour vous donner un avant-goût, je vous livre déjà le fameux résumé éditeur, la couverture, glaciale et intrigante à souhait ainsi que le booktrailer du roman...
Résumé éditeur :
Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre…
Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?
Pour Sarah, c’est le début d’une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.
Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va lier son destin à celui d’un journaliste d’investigation français, Christopher, et découvrir, en exhumant des dossiers de la CIA, une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…
Et la réponse, enfouie dans des laboratoires ultrasecrets, pourrait bien affoler plus encore que la question !
Inspiré par des découvertes et des événements réels, Le Cri renvoie à nos peurs les plus intérieures. Un thriller sur la folie des hommes et le danger d’une science dévoyée, transformée en arme fatale.
Nicolas Beuglet est scénariste. Le Cri est son deuxième roman.
Pour acheter le livre et lire un extrait, rendez-vous chez Numilog ICI.
C'est un thriller que j'ai beaucoup apprécié parce qu'il ose aborder des thématiques scientifiques et philosophiques d'une extrême complexité puisqu'elles touchent ici à la question de nos origines et de la vie après la mort. N'hésitant pas à citer Jung, des zoologistes comme Desmond Morris ou des neurobiologistes comme Paul MacLean, faisant allusion aux mythes cosmogoniques ou fondateurs, à des dossiers secrets de la CIA, l'auteur signe un roman très documenté tout en restant accessible à tout public. En effet, le scénario se construit autour d'un couple d'enquêteurs attachant, assemblant les pièces du puzzle sans jamais nous perdre. Action, et même histoire d'amoooouuur viendront aussi rythmer ce thriller qui ne manque pas de rebondissements. Certains critiques et chroniqueurs/euses ont d'ores et déjà rapproché ce roman de ceux de Franck Thilliez pour le fond documentaire et le rythme. La comparaison n'est pas usurpée.
Vous l'aurez compris, un très bon roman pour s'interroger et se distraire simultanément. Pari réussi pour Nicolas Beuglet ! Et, vu l'engouement dans les librairies et sur les réseaux sociaux, je ne doute pas un instant que Le Cri rententira encore longtemps dans le paysage éditorial, en France et à l'étranger je l'espère... !
Et maintenant, la question incontournable... À quand une adaptation sur les écrans, Monsieur le scénariste ?
Pour terminer, deux petits extraits pour vous donner le ton... Bonne lecture !
"Toutes les religions nous assurent de la survie de l'âme après la mort. Que ce soit sous forme de réincarnation pour l'hindouisme, d'entrée dans le nirvana pour le bouddhisme, de l'arrivée au paradis dans le dogme du christianisme ou dans l'islam, du retour de l'âme dans son corps momifié pour les Egyptiens. J'ai longtemps et patiemment étudié les livres des morts tibétain, égyptien et chrétien. Tous ont la sagesse de nous apprendre à bien mourir, car tous nous assurent que notre âme survivra à notre mort."
(p. 439)
"Lors de ses études de psychologie criminelle, Sarah avait effectivement appris que l'établissement de Gaustad détenait le sinistre record d'Europe de lobotomies. Dans les années quarante, trois cents patients y en avaient subi une. A l'époque, on pensait que l'on pouvait soulager les personnes atteintes de schizophrénie, d'épilepsie ou de dépression en sectionnant une partie des fibres nerveuses de leur cerveau.
Sarah se rappelait le processus barbare consistant à insérer la pointe d'un pic à glace vers le haut, entre le globe oculaire et la paupière, jusqu'à ce qu'il cogne sur la paroi osseuse. D'un coup de marteau, le praticien lui faisait traverser la boîte crânienne pour pénétrer dans le lobe frontal du cerveau. Il s'emparait alors des poignées dont était muni le pic à glace et exécutait des mouvements de balayage qui tranchaient une partie des terminaisons nerveuses. Dans la majorité des cas, le malade était uniquement sous anesthésie locale et perdait connaissance soit de douleur, soit à la suite des convulsions provoquées par l'ablation de ses fibres nerveuses.
Certains patients décédaient au cours de l'opération, et ceux qui se réveillaient étaient condamnés à un état végétatif, sans plus aucune imagination, curiosité ou envie. Mais pour les médecins, ils étaient guéris. Leur agressivité ou les crises qui les faisaient tant souffrir avaient effectivement disparu. Et on renvoyait chez eux ces individus qui ne représentaient plus aucun risque pour la société."
(p. 24-25)
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